đ©âđ« Ce que vous allez apprendre aujourdâhui :
đ° Warren Buffett semble prĂ©parer un gros coup avec Berkshire Hathaway. Pourquoi vend-il massivement des actions Apple et Bank of America ? Les rĂ©serves de cash de Berkshire atteignent un niveau record de 277 milliards de dollars. Est-ce que Buffett prĂ©pare le rachat dâune grande compagnie d'assurance ? DĂ©couvrez les spĂ©culations autour de cette possible acquisition et pourquoi cela pourrait ĂȘtre intĂ©ressant pour les investisseurs.
â±ïž : 3 minutes et 40 secondes
đȘđș La rĂ©glementation des marchĂ©s est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©e comme bĂ©nĂ©fique, mais elle peut parfois avoir des effets inattendus. Comment les rĂ©centes rĂ©glementations de l'UE impactent-elles des gĂ©ants comme Apple et Google ? Pourquoi certaines mesures censĂ©es favoriser la concurrence finissent-elles par dĂ©grader l'expĂ©rience utilisateur ? DĂ©couvrez les consĂ©quences surprenantes du Digital Markets Act sur Google Maps et les limitations d'Apple en Europe.
â±ïž : 4 minutes
âïž Le service client par tĂ©lĂ©phone devient un luxe Ă l'Ăšre du numĂ©rique. Pourquoi certaines entreprises rendent l'accĂšs Ă une ligne directe presque impossible ? Comment la Gen Z perçoit-elle le support tĂ©lĂ©phonique ? DĂ©couvrez pourquoi ce service coĂ»teux pourrait devenir un symbole de statut social et quelles opportunitĂ©s cela crĂ©e pour les entrepreneurs.
â±ïž : 3 minutes et 30 secondes
Hey, Snowballersâ!
JâespĂšre que vous passez toutes et tous une bonne fin de week-end (ou un bon dĂ©but de semaine si vous lisez cette Ă©dition lundi matin).
Avant de parler de Warren, de comment lâUE rend lâexpĂ©rience utilisateur moins bonne ou encore de service client par tĂ©lĂ©phone, place Ă la mĂ©tĂ©o des marchĂ©s de Mathieu et tx.
đ€ïž MĂ©tĂ©o des marchĂ©s, calendrier des Ă©ditions des 7 prochains jours et le rĂ©capâ de la semaine
Cette semaine en bourse, par Mathieu
đșïž La carte des marchĂ©s est ici.
La Banque centrale europĂ©enne (la BCE) a rĂ©duit ses taux comme prĂ©vu, ce qui a permis aux marchĂ©s europĂ©ens de rebondir. Aux Ătats-Unis, les derniers signaux restaient encourageants sur lâĂ©conomie, mais lâampleur de la baisse des taux reste incertaine.
Pour rappel, la baisse des taux est attendue depuis plusieurs mois aux Ătats-Unis. Baisser le prix de lâargent (baisser les taux) doit relancer lâactivitĂ© Ă©conomique et les secteurs qui souffrent le plus des taux Ă©levĂ©s, les secteurs qui dĂ©pendent des crĂ©dits⊠Cependant, le problĂšme du marchĂ© nâest plus de savoir si les taux vont baisser, car les conditions sont rĂ©unies pour quâils baissent, mais il est de savoir Ă quel rythme les taux vont baisser. Câest autour de cette question que va dĂ©sormais bouger le marchĂ©.
Aux Ătats-Unis, les chiffres de lâinflation du mois dâaoĂ»t, les prix Ă la production et les inscriptions hebdomadaires au chĂŽmage nâont pas permis de trancher sur la question du rythme de la baisse des taux.
Câest davantage lâactualitĂ© des sociĂ©tĂ©s qui a fait bouger le marchĂ© ces derniers jours. JPMorgan et Ally Financial ont laissĂ© entendre que les attentes des analystes les concernant pour le troisiĂšme trimestre Ă©taient trop optimistes, ce qui a pĂ©nalisĂ© toutes les valeurs financiĂšres. Le PDG de Nvidia a dĂ©clarĂ© de son cĂŽtĂ© que ses clients Ă©taient mĂ©contents en raison de la lenteur des livraisonsâŠ
En Europe, câest le profit warning de BMW qui a Ă©branlĂ© tout le secteur automobile.
Pour finir, le pĂ©trole a fait un bref passage sous les 70 $. Le pĂ©trole reste sous pression alors que lâĂ©conomie chinoise est toujours Ă la peine. Les chiffres des importations chinoises Ă©taient mauvais, l'inflation est ressortie plus faible que prĂ©vu en aoĂ»t, et les prix Ă la production ont baissĂ© plus que prĂ©vuâŠ
Mathieu
đ Pour suivre lâunivers de la bourse en dĂ©tail, nâhĂ©sitez pas Ă vous abonner Ă la newsletter Snowball Bourse de Mathieu ici (câest inclus dans votre abonnement Snowball+).
Cette semaine dans lâunivers des cryptos, par tx
đșïž La carte des marchĂ©s est ici.
Pour la troisiĂšme fois en quelques mois, le bitcoin plonge vers les 50 000 $ avant de remonter au-delĂ des 60 000 $, mais cette fois en imprimant un plus bas plus Ă©levĂ© que la derniĂšre fois, ce qui pourrait indiquer quâon sâapproche de la fin de cette interminable consolidation.
Au niveau des ETF, cela fait maintenant un peu plus de cinq mois quâon les suit quasiment toutes les semaines. On voit clairement que le nombre de BTC dans les ETF augmente de maniĂšre quasi constante. On observe des pĂ©riodes de retrait lorsque le prix du bitcoin baisse, mais ça reste toujours trĂšs mesurĂ©.
Mon analyse actuelle de ce graphique, câest que les ETF ont dâun cĂŽtĂ© des clients institutionnels qui utilisent Bitcoin pour se diversifier et qui conservent leurs BTC sur le long terme et de lâautre, des investisseurs plus opportunistes qui rĂ©agissent plus aux mouvements de prix, mais ils sont minoritaires.
Du cÎté des actus :
MicroStrategy a fait lâacquisition de 18 300 BTC supplĂ©mentaires. La note sâĂ©lĂšve Ă 1,1 milliard de dollars. Il nây a pas de limite de taille pour faire un DCA. âșïž
Coinbase lance cbBTC, un token répliquant Bitcoin et collatéralisé à 100 % par des réserves en Bitcoin, disponible sur Ethereum et Base. Ce lancement arrive juste aprÚs la remise en cause de la sécurité du WBTC. Simple hasard ou coup marketing ?
Le wallet Rabby lance GasAccount, un nouvel outil qui permet de payer en avance ses frais de transaction. Plus besoin dâavoir du gas sur chaque chaĂźne, on dĂ©pose des USDT ou des USDC sur le GasAccount. Quelle que soit la chaĂźne quâon utilise, les frais des transactions suivantes seront dĂ©duits de ce solde. Ăa fonctionne sur les 113 rĂ©seaux supportĂ©s par Rabby.
tx
đ Pour suivre lâunivers des cryptos en dĂ©tail, nâhĂ©sitez pas Ă vous abonner Ă la newsletter Snowball Crypto de tx et Gustave ici (câest inclus dans votre abonnement Snowball+).
đ Le calendrier de la semaine et le rĂ©capâ des derniĂšres Ă©ditions
Les éditions de la semaine passée :
đ° Voici quelques actus importantes de la semaine tirĂ©es du Snowball Daily :
đšâđ PremiĂšre sortie spatiale commerciale rĂ©alisĂ©e par le milliardaire Jared Isaacman et l'ingĂ©nieure de SpaceX Sarah Gillis. "D'ici, le monde semble parfait", a dĂ©clarĂ© Isaacman. Actuellement, 19 personnes orbitent dans l'espace, un record !
đ OpenAI serait en discussion pour lever 6,5 milliards de dollars Ă une valorisation de 150 milliards !
đź Apple perd son procĂšs et devra payer plus de 14 milliards de dollars. La Cour de justice de l'UE a confirmĂ© la dĂ©cision de 2016 selon laquelle l'Irlande a enfreint la loi sur les aides d'Ătat.
đ Apple a dĂ©voilĂ© ses nouveaux iPhone 16 Pro et Pro Max avec des Ă©crans plus grands, quatre finitions en titane et de meilleures camĂ©ras (comme dâhabâŠ). L'Apple Watch Series 10 arrive le 20 septembre avec un design plus fin et un Ă©cran plus grand. Apple Intelligence sera lancĂ© en bĂȘta en octobre aux Ătats-Unis. Apple dĂ©voile Ă©galement de nouveaux AirPods dont des AirPods Pro qui peuvent servir dâappareils auditifs.
đ„ Selon Les Ăchos, on recense 63 000 dĂ©faillances d'entreprises en France sur les douze derniers mois, principalement des micro-entreprises et trĂšs petites entreprises. La moitiĂ© ne connaĂźt pas les dispositifs de soutien existants. Un signal d'alarme pour l'Ă©conomie française ?
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Cette semaine en finance
[WARREN] Pourquoi Warren Buffet nâarrĂȘte pas de vendre des actions et dâaccumuler du cash ? Quelques spĂ©culations et une opportunitĂ© sur une autre entreprise.
â± Temps de lecture : 4 minutes.
đ©âđ« Ce que vous allez apprendre : Warren Buffett semble prĂ©parer un gros coup avec Berkshire Hathaway. Pourquoi vend-il massivement des actions Apple et Bank of America ? Les rĂ©serves de cash de Berkshire atteignent un niveau record de 277 milliards de dollars. Est-ce que Buffett prĂ©pare le rachat dâune grande compagnie d'assurance ? DĂ©couvrez les spĂ©culations autour de cette possible acquisition et pourquoi cela pourrait ĂȘtre intĂ©ressant pour les investisseurs.
Câest en avril 2022 que je vous parlais pour la premiĂšre fois de Berkshire Hathaway, le conglomĂ©rat de Warren Buffett. Depuis, le cours de lâaction a augmentĂ© de prĂšs de 30 % :
Câest mieux que le S&P 500 qui a lui augmentĂ© dâenviron 26 % sur la mĂȘme pĂ©riode.
Pourquoi je le compare au S&P 500 qui est un indice et pas Ă une autre entreprise ? Tout simplement parce que Berkshire Hathaway est une sorte dâETF Ă lui tout seul. Voici le rĂ©sumĂ© de lâĂ©dition de 2022 pour vous faire un petit cours de rattrapage :
Berkshire, lâentreprise de Warren Buffett, câest un peu un mĂ©lange entre un conglomĂ©rat, câest-Ă -dire une multitude dâentreprises regroupĂ©es dans une holding (une coquille juridique qui dĂ©tient toutes les entreprises) et un fonds dâinvestissement.
En 1962, le jeune Warren dĂ©cide dâacheter des actions de Berkshire (une boĂźte dans le textile), mais il finit par se rendre compte que lâindustrie du textile est vraiment en dĂ©clin. En 1964, le PDG de Berkshire propose Ă Warren de lui racheter ses actions pour 11 1â2 $ par action. Cependant, quand Warren reçoit lâoffre officielle, le prix est en fait de 11 3â8 $. Cette offre plus basse que la promesse initiale Ă©nerve Warren. Il dĂ©cide donc dâacheter encore plus dâactions de lâentreprise pour devenir actionnaire majoritaire et virer le PDG.
Warren Buffett, mĂȘme si beaucoup le critiquent, reste lâun des meilleurs gestionnaires de fonds au monde. Comme Ă©voquĂ© un peu plus haut, depuis 1965, les investisseurs de Berkshire ont vu leur investissement croĂźtre de 19 % par anâ! Câest gigantesqueâ!
Acheter des actions Berkshire, câest un peu comme investir dans un ETF (un panier dâactions) qui contient des entreprises de trĂšs grande qualitĂ© et sĂ©lectionnĂ©es avec une prĂ©cision chirurgicale.
VoilĂ , tout le monde est Ă niveau. Pourquoi je voulais vous reparler de Berkshire Hathaway aujourdâhui ?
Tout simplement parce quâil est en train de se passer quelque chose.
Warren a vendu beaucoup dâactions Apple.
Et il est en train de vendre (on dirait que câest terminĂ©) beaucoup dâactions Bank of America (-17 % depuis le mois de juillet).
Pour rappel, Warren avait investi 5 milliards de dollars dans Bank of America en 2011 quand la banque Ă©tait en train de couler sous le poids des subprimes. Suite Ă ce deal, Berkshire a eu le droit de recevoir 700 millions dâactions Bank of America pour seulement 7,14 $ (5 milliards de dollars) et aujourdâhui, le cours de lâaction est de 38,65 $. La valeur totale des actions dĂ©tenues par Berkshire Ă©tait donc dâenviron 27 milliards de dollars. Bel investissementâŠ
Ces deux entreprises représentaient les plus grosses positions dans le portefeuille d'investissement de Berkshire Hathaway.
Cette action est notable parce que Buffett est connu pour garder ses investissements Ă long terme, en particulier ceux qui sont performants.
Les rĂ©serves de cash de Berkshire sont Ă un niveau jamais vu : 277 milliards de dollars. Câest plus que la Fed !
Ajit Jain, le boss de la partie assurance de Berkshire (qui rapporte Ă©normĂ©ment de cash Ă lâentreprise) a vendu la moitiĂ© de ses actions Berkshire, ce qui pourrait vouloir dire quâil va bientĂŽt prendre sa retraite.
Suite Ă tout ça, pas mal de personnes spĂ©culent sur ce que Warren a en tĂȘte⊠Quel est son prochain move ?
Câest lâhypothĂšse de Jim Sloan que je vais vous prĂ©senter, car je la trouve intĂ©ressante et pertinente.
Selon lui, cela pourrait ĂȘtre liĂ© Ă une potentielle acquisition de Chubb, une assurance.
Qu'est-ce que Chubb ? Jâen avais parlĂ© en dĂ©tail ici quand Warren avait commencĂ© Ă investir, mais voici un rĂ©sumĂ© rapide :
Chubb est l'une des plus grandes compagnies d'assurance au monde, réputée pour sa gestion efficace, sa rentabilité et sa croissance constante.
Elle offre des services d'assurance dans de nombreux pays, y compris une présence significative en Asie et en Chine.
Mais alors pourquoi un tel intĂ©rĂȘt ?
L'achat de Chubb permettrait Ă Berkshire Hathaway de renforcer sa position dans le secteur de l'assurance, un domaine oĂč l'entreprise a dĂ©jĂ une forte prĂ©sence.
Le PDG de Chubb, Evan Greenberg, est un dirigeant trÚs respecté dans l'industrie de l'assurance. Son intégration pourrait apporter une expertise supplémentaire à Berkshire et potentiellement remplacer Ajit Jain qui dirige actuellement la partie assurance de Berkshire.
De plus, cela pourrait avoir un impact sur l'avenir de Berkshire Hathaway.
Warren Buffett a plus de 90 ans, et la question de la succession est importante pour la continuité de l'entreprise.
Comme je le disais, Evan Greenberg est trĂšs expĂ©rimentĂ©, donc Berkshire s'assure d'avoir des leaders compĂ©tents pour l'avenir, mĂȘme en lâabsence de Warren.
Alors attention, ce sont des spĂ©culations, mais cela pourrait valoir la peine dâexplorer un investissement dans Chubb (dâailleurs, mĂȘme sans le rachat par Berkshire, câest un investissement intĂ©ressant selon moi).
Petit rappel de pourquoi :
Chubb a une longue histoire de performance financiÚre solide, avec une croissance réguliÚre des revenus et des bénéfices ;
Et le potentiel rachat par Berkshire Hathaway pourrait ĂȘtre intĂ©ressant, car il est probable que le prix d'achat inclura une prime sur le prix actuel des actions, ce qui bĂ©nĂ©ficierait aux actionnaires actuels.
Mon point de vue : je trouve cette hypothĂšse intĂ©ressante et elle tient bien la route. Mais encore une fois, cela reste des spĂ©culations et personne ne sait exactement ce quâil va se passer. Dans tous les cas, je trouve que Chubb et Berkshire sont deux entreprises incroyables, peu importe lâissue de cette histoire.
Cette semaine en Ă©conomie
[RĂGLEMENTATION] Est-ce que la rĂ©glementation est toujours une bonne chose pour les consommateurs ? Les exemples dâApple et de Google Maps.
â± Temps de lecture : 4 minutes.
đ©âđ« Ce que vous allez apprendre : la rĂ©glementation des marchĂ©s est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©e comme bĂ©nĂ©fique, mais elle peut parfois avoir des effets inattendus. Comment les rĂ©centes rĂ©glementations de l'UE impactent-elles des gĂ©ants comme Apple et Google ? Pourquoi certaines mesures censĂ©es favoriser la concurrence finissent-elles par dĂ©grader l'expĂ©rience utilisateur ? DĂ©couvrez les consĂ©quences surprenantes du Digital Markets Act sur Google Maps et les limitations d'Apple en Europe.
Vous nâavez certainement pas ratĂ© lâinfo : Apple Intelligence ne sera pas disponible en Europe avant un petit bout de temps (ou alors de façon bridĂ©e) Ă cause de la rĂ©glementation de lâUnion europĂ©enne.
En général, on dit que la réglementation des marchés est une bonne chose pour ces quatre raisons principales :
La réglementation protÚge les consommateurs des pratiques déloyales, frauduleuses ou dangereuses en imposant des normes de sécurité, de qualité et de transparence. Par exemple, une réglementation qui interdit la vente de jouets contenant des substances toxiques. Normal⊠;
La réglementation corrige les imperfections du marché telles que les monopoles, les externalités négatives et les asymétries d'information, favorisant ainsi une concurrence plus équitable. Par exemple, le gouvernement qui impose une taxe sur les émissions de carbone pour réduire la pollution (externalité négative) et inciter les entreprises à adopter des technologies plus propres. Logique⊠;
En obligeant les entreprises à divulguer des informations essentielles, la réglementation permet aux consommateurs de prendre des décisions éclairées. On peut penser aux lois qui obligent les fabricants à afficher les informations nutritionnelles sur les emballages alimentaires, aidant ainsi les consommateurs à faire des choix alimentaires éclairés ;
Un cadre réglementaire solide augmente la confiance des consommateurs, encourage leur participation économique et contribue à la stabilité du marché. Par exemple, la réglementation bancaire qui garantit les dépÎts des clients jusqu'à un certain montant rassure les épargnants et prévient les retraits massifs en cas de crise financiÚre (les fameux bank run).
Mais ce nâest pas toujours le cas et nous allons lâillustrer par deux exemples : Apple et Google.
Commençons par Apple.
John Gruber nous explique que lâUnion europĂ©enne (UE) essaye de micromanager le dĂ©veloppement des produits Apple.
La rĂ©flexion de lâUE est simple : elle pense quâen disant Ă Apple de faire tel choix plutĂŽt quâun autre, alors les consommateurs pourraient bĂ©nĂ©ficier de plus de concurrence.
Le problĂšme, câest que lâUE est un petit marchĂ© digital. Par exemple, John Gruber nous dit que lâUE reprĂ©sente moins de 10 % des ventes de lâApp StoreâŠ
De plus, la réglementation européenne semble assez imprévisible et arbitraire. Du coup, les grosses entreprises tech comme Meta et Apple lancent des produits ici plus tard et de façon souvent plus limitée (comme ce sera le cas pour Apple Intelligence, par exemple).
Et on ne parle mĂȘme pas de lâexpĂ©rience utilisateur du nouvel Ă©cran de choix du navigateur rendu obligatoire par lâUE. Les utilisateurs devront faire dĂ©filer une longue liste de navigateurs avec certains qui sont complĂštement inconnus (Onion Browser, AlohaâŠ). Bref, une expĂ©rience pas folichonne pour un gain de concurrence pas incroyable non plus⊠En effet, il est fort probable que ce choix soit bĂ©nĂ©fique seulement Ă Google qui dĂ©tient une Ă©norme part de marchĂ© (65 %) dans lâunivers des navigateurs web avec Chrome. Parfait pour augmenter la concurrence !
Et maintenant Google Maps.
Vous avez certainement remarqué que maintenant, vous ne pouvez plus cliquer sur une carte quand vous faites une recherche sur Google pour aller directement sur Google Maps. Quand vous cherchez un restaurant par exemple.
Selon Louis-Daniel Pape et Michelangelo Rossi, deux chercheurs qui ont Ă©crit ce papier, âIs Competition Only One Click Away? The Digital Markets Act Impact on Google Mapsâ, cela pose plusieurs problĂšmes.
En gros, ils nous disent que la réglementation visant à limiter l'avantage de Google Maps a entraßné une expérience utilisateur moins bonne sans apporter de bénéfices significatifs en termes de concurrence.
Voici plusieurs raisons :
Les utilisateurs ne peuvent plus cliquer directement sur la carte dans les rĂ©sultats de recherche pour accĂ©der Ă Google Maps. Ils doivent donc effectuer des Ă©tapes supplĂ©mentaires, comme taper "maps" ou "google maps" dans la barre de recherche, puis rechercher Ă nouveau leur destination dans l'application de cartographie. Super⊠Surtout pour les personnes qui ne sont pas hyper Ă lâaise avec les nouvelles technologies ;
Malgré l'objectif du DMA (Digital Markets Act) de favoriser l'utilisation de services alternatifs, peu d'utilisateurs se sont tournés vers des options comme Apple Maps ou Bing Maps. En effet, les données montrent que le trafic vers Google Maps n'a pas significativement diminué, ce qui suggÚre que les consommateurs ne bénéficient pas réellement d'un choix accru ;
Selon les deux chercheurs, les commerces et services locaux qui comptent sur Google Maps pour ĂȘtre dĂ©couverts peuvent voir leur visibilitĂ© diminuer.
Mon point de vue : je ne suis pas du tout contre la rĂ©glementation, celle-ci est clairement bĂ©nĂ©fique dans de nombreuses situations, notamment quand cela peut nuire aux utilisateurs. Mais vous voyez quâil y a ârĂ©glementationâ et ârĂ©glementationâ. Certaines sont clairement bĂ©nĂ©fiques et dâautres semblent ĂȘtre des âcapricesâ de politiques qui nâapportent aucun avantage pour les utilisateurs (au contraire). On dirait que beaucoup de ces rĂ©gulateurs nâont pas lu le livre de FrĂ©dĂ©ric Bastiat Ce quâon voit et ce quâon ne voit pas qui nous explique quâil faut toujours creuser trĂšs loin pour voir quels peuvent ĂȘtre les impacts indirects de certaines politiques.
Tendances
[HUMAIN>IA] MĂȘme la Gen Z prĂ©fĂšre parler Ă des humains quand elle contacte les supports clients. Une opportunitĂ© ?
â± Temps de lecture : 3 minutes et 30 secondes.
đ©âđ« Ce que vous allez apprendre : le service client par tĂ©lĂ©phone devient un luxe Ă l'Ăšre du numĂ©rique. Pourquoi certaines entreprises rendent l'accĂšs Ă une ligne directe presque impossible ? Comment la Gen Z perçoit-elle le support tĂ©lĂ©phonique ? DĂ©couvrez pourquoi ce service coĂ»teux pourrait devenir un symbole de statut social et quelles opportunitĂ©s cela crĂ©e pour les entrepreneurs.
[VOIX DE ROBOT] : Pour en savoir plus sur votre colis, veuillez dicter les 26 chiffres du numéro de suivi.
[MOI, AU BOUT DE LA 38E FOIS] : đ€Źđ€Źđ€Źđ€Źđ€Źđ€Źđ€Źđ€Ź
Jâavoue que je dĂ©teste le tĂ©lĂ©phone et je ne rĂ©ponds jamais ou alors seulement sâil sâagit de la famille, de personnes trĂšs proches ou si je sais quâun livreur doit venir. Sinon, si vous essayez de mâappeler, vous tomberez toujours sur mon rĂ©pondeur.
Par contre, quand il sâagit de rĂ©soudre un problĂšme complexe, jâavoue que le tĂ©lĂ©phone est quand mĂȘme plus efficace.
Mais le service client par tĂ©lĂ©phone, qui Ă©tait une commoditĂ© Ă lâĂ©poque, devient un privilĂšge Ă lâĂšre du numĂ©rique. Et certaines entreprises rendent mĂȘme lâaccĂšs Ă une ligne directe de support quasiment impossible (câest le cas de Meta, par exemple).
Et ça se ressent mĂȘme chez les nouvelles gĂ©nĂ©rations (et mĂȘme encore plus).
Selon Business Insider qui nous parle dâune Ă©tude du cabinet McKinsey :
Les membres de la Gen Z n'aiment pas parler au tĂ©lĂ©phone, sauf lorsque cela leur donne un sentiment d'exclusivitĂ© et d'importance. McKinsey a rĂ©cemment constatĂ© que lorsque les membres de la gĂ©nĂ©ration Z s'intĂ©ressaient Ă des marques ou Ă des services haut de gamme - par exemple, une carte American Express premium - ils Ă©taient en fait plus enclins Ă tĂ©lĂ©phoner que les millĂ©niaux et aussi plus enclins Ă appeler que les baby-boomers. Ils considĂšrent la possibilitĂ© d'appeler comme un service de conciergerie qui les aide Ă passer devant les autres et Ă se dĂ©charger dâune tĂąche Ă accomplir.
Une marque qui veut donc se positionner comme premium doit avoir un support tĂ©lĂ©phonique, mĂȘme en 2024.
En Ă©crivant ces quelques lignes, cela me fait penser quâAlan, la mutuelle/partenaire santĂ©, a rĂ©cemment intĂ©grĂ© le service client par tĂ©lĂ©phone aprĂšs cinq ans de support seulement par mail et par chat (đŹ, pas đ).
Ils détaillent comment ils ont mis cela en place ici, si ça vous intéresse.
Cela ne mâĂ©tonne pas pour une entreprise qui souhaite crĂ©er une expĂ©rience client au top et un service premium.
Mais le service tĂ©lĂ©phonique coĂ»te trĂšs cher⊠Pour la simple et bonne raison quâil dĂ©pend Ă 95 % de lâhumain. Oui, la tech peut aider, comme nous lâexplique Alan, mais in fine, il faut embaucher des personnes pour rĂ©pondre au tĂ©lĂ©phone et quand une personne est au tĂ©lĂ©phone, elle ne peut pas traiter une autre demande. Alors que par chat ou mail, il est possible de traiter des dizaines (voire des centaines ?) de cas en mĂȘme temps.
Donc ce service téléphonique semble fonctionner seulement pour les entreprises qui vendent soit des services trÚs chers (luxe, hospitalité, etc.), soit pour des entreprises pour qui la fidélité des clients sur de nombreuses années est importante (banques, assurances, etc.).
Le tĂ©lĂ©phone est donc presque devenu un symbole de statut socialâŠ
Et lâIA dans tout ça ?
Oui, les IA sont bien plus douĂ©es aujourdâhui que dans mon exemple au dĂ©but de cette section, mais elles restent des IA avec des limitations et on se rend compte encore trĂšs vite quand on parle Ă une IA.
De nombreuses Ă©tudes montrent que parler Ă une IA est beaucoup plus anxiogĂšne que de parler Ă un humain, car on sait que cette derniĂšre est moins flexible (des âsiâ, âalorsâ, âouâ qui sont prĂ©dĂ©terminĂ©s selon ce quâon dit). Si cette derniĂšre est moins flexible, ce quâon dit peut provoquer une rĂ©action en chaĂźne que nous nâavions pas prĂ©vue. Ăa me fait penser Ă cette scĂšne de la sĂ©rie Silicon Valley :
đ đ€Ł
TrĂšs bonne sĂ©rie dâailleurs, que vous aimiez lâunivers de la tech ou non.
Bref, je pense quâil existe des opportunitĂ©s pour les personnes qui se sentent entrepreneuses dans lâĂąme et qui aiment le service client. Voici deux petites idĂ©es (qui existent dĂ©jĂ dâailleurs, mais ce nâest pas parce quâune entreprise existe dĂ©jĂ quâil ne faut pas se lancer) :
Solution de support tĂ©lĂ©phonique partagĂ© pour startups et PME : proposer un service mutualisĂ© de support tĂ©lĂ©phonique pour les petites et moyennes entreprises qui souhaitent offrir un service client de qualitĂ© sans en supporter seules les coĂ»ts. Et je parle dâun service innovant Ă la Alan, pas juste un call center Ă lâancienne. On peut mĂȘme y ajouter de lâIA pour optimiser tout ça.
LâUber du support client tĂ©lĂ©phonique : par exemple, je suis assez expert sur certaines plateformes dâinvestissement. Je pourrais passer un petit test sur une app et dire que je peux recevoir des appels de personnes qui galĂšrent un peu. Câest dâailleurs ce que fait ManoMano avec ses Manodvisors qui sont payĂ©s pour rĂ©pondre sur le chat :
Ă vous de jouer.
Thatâs it ! Bonne fin de week-end Ă toutes et Ă tous et Ă trĂšs bientĂŽt.
â€ïž Et si vous pensez que quelquâun dans votre entourage pourrait ĂȘtre intĂ©ressé·e par Snowball+, nâhĂ©sitez pas Ă lui transfĂ©rer cette Ă©dition directement par mail.